Alors, le jardin tropical fait triste mine ? Votre unique bananier fait des petits rejets mais ne décolle pas ? C'est déjà plutôt bon signe, un bananier en bonne santé fait des rhizomes !
Pour les cancres, un rhizome est une sorte de racine qui sert de réserve de carburant pour la plante. Pour les experts, ne vous emballez pas, nous empruntons volontairement quelques raccourcis pour ceux qui n'ont pas envie d'entrer dans les détails ! Les rhizomes peuvent parfois servir de propagules. C'est le cas chez le bananier et c'est bien pratique pour le multiplier (merci à eux, c'est aussi grâce à ça que votre serviteur a de la matière pour son article)!
Il est également possible de faire germer des graines de bananiers. Pour avoir essayé, n'hésitez pas à envoyer la dose de graines et à vous inscrire à des cours de méditation : beaucoup de patience, de persévérence, de persistance et de ténacité peuvent aider... (Oui, je suis à cours de synonymes). En sus, les graines du bananier ornemental le plus commun, populaire et rustique : le Musa Basjoo, sont tout bonnement introuvables !
On peut sinon acheter des bananiers, mais c'est beaucoup moins drôle et satisfaisant. De toute façon, chez HortiNews, des gens qui peuvent se payer des plantes à tour de bras y'en a pas des caisses ! Et comme c'est pas le patron qui écrit, on oublie la solution pognon pépinère !
Une dernière méthode plutôt destinée aux professionnels permet la multiplication massive des bananiers. Il s'agit de la technique appelée PIF (Plants Issus de Fragments de tiges). Nous ne l'aborderons pas, le but étant d'avoir quelques plantes ... pas une forêt ! Si cela vous intéresse néanmoins, n'hésitez pas à consulter votre moteur de recherche favori avec ces mots-clés "pif banane", aucun lien avec feu le magazine à gadget de notre enfance.
Nous en revenons donc à la méthode qui nous intéresse aujourd'hui : la multiplication de bananier par bouturage. Nous l'avons dit, si votre plante est en forme, que vous la nourrissez, que vous l'arrosez correctement, que vous la chouchoutez et que vous lui faites écouter du Mozart (rayez les 4 mentions inutiles), elle fera des rejets !
Voici un exemple de bananier qui nous en a fait 2 dans son pot en intérieur :
Pour la petite histoire, le second rejet a été brutalement provoqué : j'ai récemment déménagé et comme je suis toujours aussi fainéannt (c'est lourd les plantes!) et radin (on va pas louer un camion pour 3 plantes trop hautes!) j'ai décidé de purement et simplement tronçonner mon parasol de lecture. Il mesurait environ 1m70 et avait lancé un rejet, le plus grand des deux sur la photo. En dehors d'avoir économisé mon dos et la location d'un véhicule, la coupe du tronc principal a engendré un second rejet. Ca tombe bien, j'aurais jamais eu le droit de parler de multiplication sans ça.
Petit aparté, je parle de tronc, les puristes vont encore me tomber dessus... Certes, le bananier n'est pas un arbre mais une plante, quand il fleurit il meurt, mais on est tous à peu près d'accord pour dire que cette tige large et haute ressemble à un tronc ! On l'apellera donc conventionnellement un pseudotronc.
Il faut être patient ! un rejet de 10cm de haut aura du mal à prendre. En revanche, une plante de 15/20cm à 50cm est idéale pour être séparée du tronc principal et bouturée : elle a des réserves et qques racines pour redémarrer rapidement. D'ailleurs, je vais vous intégrer ça en toute première étape, vous ne viendrez pas vous plaindre de ne pas avoir été prévenus !
J'entends déjà Kalmoa qui chuchotte en sirotant son café "Tu crois qu'il va le pondre un jour son article ? va p'tet falloir rentrer dans le vif du sujet un de ces quatre...". Qu'est-ce qu'ils sont stressés ces gens de la ville ! Ca doit être le manque de place, ça raréfie l'oxygène...
Ok, c'est parti, de toute façon y'en a pour 10mn à tout casser, le repiquage du bananier c'est vraiment un truc de débutant !
Les étapes :
1. Patience ! Votre rejet doit mesurer idéalement entre 20cm et 50cm pour être un bon candidat à la multiplication
2. On insiste rarement dessus mais c'est essentiel, surtout pour le bouturage, attention à l'hygiène ! Ceci implique d'avoir des mains propres, des outils propres, des pots propres.
3. Un peu de ménage ! Pour ça il sufit de retirer de la terre autour de la tige qui sera séparée de la plante principale. Ceci permet entre autres de vérifier la présence et l'aspect des racines du futur bananier autonome.
4. Avec une lame aiguisée et propre, coupez le rejet au plus près du pseudotronc principal :
5. Voici à quoi ce plant d'environ 30cm ressemble une fois séparé. Vous voyez qu'il a déjà quelques racines robustes, c'est assez bon signe pour la suite !
Certains conseilleraient de laisser sécher un peu avant de repiquer. Ils ont certainement raison mais je n'aime pas trop laisser des racines à l'air libre et à la lumière. Et comme nous avons oublié de préparer le pot, nous dirons que cette étape constitue un rapide séchage.
6. Si vous ne le replantez pas en pleine terre directement, préparez un pot de manière habituelle avec quelques billes d'argile au fond pour le drainage puis un peu de substrat. Pour ceux qui veulent ma formule maison, je lui sert un bon vieux quatre-quart des familles : 1/4 Terre, 1/4 Terreau, 1/4 Compost (ou fumier décomposé acheté tel quel en magasin bande de fainéants), 1/4 de sable.
7. Repiquez-moi ça !
8. On ajoute notre substrat, on tasse légèrement, on arrose TRES légèrement !
Et voilà ! nous voici avec 2 bananiers pour le prix d'aucun (l'arrière grand père de cette lignée avait déjà été brutalement isolé de son géniteur il y a quelques années). Vous pourrez commencer à arroser dès que la reprise de croissance devient sensible. Attention à ne pas sur-fertiliser !
Dernier conseil, si votre bananier est destiné à l'extérieur mais que la saison n'est pas propice, gardez-le au chaud cet hiver il vous en sera reconnaisant au printemps !
Lord Casque Vert.
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